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Timothy
Steele,
“From
a
Rooftop”
Timothy
Steele,
“From
a
Rooftop”
Une phrase suspendue aux bout des lèvres. Que les doigts retiennent. Les tempes rosies, quand on y pense et ne sait plus, qui a fait ça? Tu veux que je te souffle la suite pour ne plus y penser. Souffle l'air toi, il souffle mieux en portugais. Comme certains mots sont ce qu'ils signifient, tu es là. Sans que l'attente ne prenne fin. Un pot sur une fenêtre. Un vêtement oublié dans un parc. Portail fermé pour la nuit. Je ne vais pas le chercher. Egrenne les notes. De la plus grave à la plus petite, la lointaine au petit poids.
Amis, ne creusez pas vos chères rêveries ;
Ne fouillez pas le sol de vos plaines fleuries ;
Et quand s'offre à vos yeux un océan qui dort,
Nagez à la surface ou jouez sur le bord.
Car la pensée est sombre ! Une pente insensible
Va du monde réel à la sphère invisible
(...)
La pente de la rêverie
Victor Hugo
et l'idée de départ est toujours la meilleure. C'est pourquoi il faut beaucoup chercher pour se tromper, trouver des chemins pouvoir se balader. Pour se rendre épuisé au point d'où l'on vient et sentiment familier d'une ville dans laquelle on revient.
Elle une jeune femme dans une grande ville. Elle est la ville, Paris? Vancouver? Hong-Kong? Buenos Aires? destine ses pensées à quelqu'un dans une ville. il amour? ami? frère? Est-il Paris, Vancouver? Vienne? Bueno Aires? Elle le connait suffisamment pour savoir qu'il marche dans ses rues, monte dans les ascenseurs, donne son sang, n'aime pas ce candidat, il chante aussi la chanson que fredonnent les grandes villes. Elle sait qu'il a vu ses photos apparaitre sur les murs, les trains, les quais, les murs. Sans avoir de nouvelles de lui, elle sait qu'il choisira plutot le train que l'avion pour traverser le pays et qu'il profitera de l'attente pour tracer des mots sur un coin de livre, des traits au crayon de ce qu'il voit. Le trait continu d'une correspondante absence. D'elle à lui. Les mots comme des pièces s'assemblent seuls. Elle reprend le brouillon de sa lettre à chaque fois qu'elle y pense. Correspondance. Et elle pense que les brouillons s'échangent par eux même. Absente. La preuve, les mots continuent par eux même. Ils restent après la fin. Les morceaux de papiers séparés se perdent les uns pour les autres. Se recouvrent. Les pages d'un livre décrochées du mur d'où naissent les mots, se relient aux autres. Il ne faut pas de répétitions on lui dit, ne répète pas les mêmes mots. Le brouillon change un peu. Il change peu. Un mot par-ci recouvre un mot par-là. Juste comme il faut pour avoir toujours envie. Pour rester ensemble, la jeune fille et la ville qu'elle décrit et qu'elle n'a jamais vu. Elle s'imagine comme elle, capable d'abriter tout ses habitants. Elle les encercle dans ses murs, leur parle comme plus jeune, le front contre la vitre arrière de la voiture où elle révait de marcher pour se perdre parmi eux. Avec la ville pour privilège. La voiture ne s'arrête pas, d'un trait continu de la maison à l'école, de l'école à la maison ne quitte jamais les rails tant rassurants qu'usés. Si souvent empruntés qu'elle y invente les détails, moindre gravier, pierre bougée, galets jaunes du grand parking devant l'école, gravier gris devant la maison, et jaune à l'école, la malle en bois lourd qu'elle aperçoit un matin gris dans un massif devant l'école disparaît le soir même. Cette boite, un trésor certainement très important, autrement elle ne l'aurait pas inventé. Le genre de route si familière qui sait vous ramener chez vous les yeux fermés. Elle sent que c'est par ce chemin familier qu'ils ne partagent pas qu'elle ...Elle invente un décor remplit de coins pour.... Elle habite ici, enfance aperçue, colis suspect. Traffic s'interrompt. et reprend pour n'en plus reparler. Le petit jour mène les enfants à l'école encore ensommeillés pour qu'ils inventent ce que contiennent les boites.